Êtes-vous chien ou chat? Le fait de posséder un chien ou un chat en dit long sur qui vous êtes!

Pour mon dernier texte de la saison (je fais une pause pour l'été), je porte mon regard sur les « propriétaires » de chiens et de chats, en analysant leurs cordes sensibles comme nous le faisons pour des consommateurs de marques et produits. Amusant!

Près d'une personne sur trois au pays (31 %) nous dit avoir un chien et une proportion équivalente (32 %) nous dit avoir un chat (respectivement 26 % et 33 % au Québec).

On observe une surreprésentation de propriétaires de ces animaux chez les moins de 55 ans, particulièrement chez les 18-24 ans, chez les gens vivant dans de petites municipalités ou en milieu rural, ainsi que dans les foyers où vivent des enfants.

De plus, il est intéressant d'observer que c'est chez les gens qui ont un niveau socioéconomique élevé que l'on retrouve la plus grande proportion de propriétaires de chiens, alors que c'est l'inverse pour les chats, ceux-ci se retrouvant davantage dans des foyers de niveaux socioéconomiques plus faibles.

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Un levier d'épanouissement personnel!

Mais par-delà les caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques, ce sont avant tout, et de loin, les valeurs et postures mentales des propriétaires de ces animaux qui les distinguent, leurs motivations. Ce sont les « cordes sensibles » qui incitent les gens, sur le plan personnel, à partager leur vie avec un (ou plusieurs) de ces animaux qui les caractérisent particulièrement.

Tout d'abord, chiens et chats ont en commun qu'ils nous connectent émotionnellement à la vie, à la nature. Les gens qui ont un de ces animaux expriment un fort besoin de ce type de connexion « biomaniste », de se sentir en symbiose avec la nature et la vie en général.

Les chiens et les chats répondent aussi fondamentalement à des besoins d'épanouissement personnel. La présence de ces animaux apporte un support affectif qui procure un certain équilibre psychique et qui prédispose favorablement à des quêtes d'épanouissement et de développement personnel. D'ailleurs, de nombreuses études ont démontré au cours des années que la présence d'animaux avait des impacts positifs et significatifs sur la santé à tous points de vue.

Le chien : un marqueur et un lubrifiant social!

En plus de ses caractéristiques communes avec le chat, le chien à son identité bien à lui.  Il cohabite avec des gens qui ont un vif besoin de s'affirmer socialement, de se dépasser et d'être fiers de leur statut auprès des autres. Il participe à l'ensemble des signes que l'on déploie pour exprimer son standing dans la société. C'est comme si on « portait » son chien comme on porte un vêtement d'une marque prestigieuse. Il est une expression de ce que l'on nomme la « consommation ostentatoire », les propriétaires de chiens étant particulièrement forts sur cette corde sensible que l'on retrouve normalement dans nos dossiers sur les marques!

Le chien se présente donc comme un « marqueur social ». Il dit quelque chose sur nous aux autres autour de nous! Dans la même veine, on observe aussi que les propriétaires de chiens apprécient particulièrement l'expression de la violence dans les médias (films, jeux, etc.), comme s'ils étaient fiers de la « puissance » de leur animal! (Sans justifier nullement les cas de violence canine qui demeurent quand même, et fort heureusement, un phénomène tout à fait minoritaire par rapport à l'ensemble des chiens domestiques. Nous sommes dans le symbolique ici, enfin on espère!).

Le chien est aussi un « lubrifiant social ». Il vient vers nous. Il va vers les gens. Il est sociable. Il entre en relation avec ses amis humains. Il contribue à notre socialisation. Il favorise les rencontres. Les propriétaires de chiens expriment un vif besoin de socialiser, de connecter avec les gens. Le chien semble favoriser ces connexions, ces rencontres. Il médiatise en partie nos rapports avec les autres.

Marqueur et lubrifiant social, le chien contribue à la vie en société, au vivre ensemble!

Le chat : une relation plus intimiste avec la vie

Le chat quant à lui est plus intimiste. Il invite à une symbiose plus étroite et respectueuse avec la vie et la nature en général. Il est plus indépendant, on va vers lui. Il suscite un allant plus important pour aller à sa rencontre, ses propriétaires exprimant particulièrement cet allant pour se connecter de façon plus intime avec la vie et avec les autres autour d'eux.

Il est fascinant d'observer la sensibilité particulièrement marquée des amis des chats à la protection de l'environnement, à l'entraide et à l'engagement social, ainsi qu'aux enjeux éthiques de la société. Le chat exprime cette sensibilité à la vie.

De plus, le chat s'adresse à des gens plus individualistes et idéalistes, centrés sur leur singularité et leurs exigences d'épanouissement personnel, à l'instar de sa nature plus indépendante (une sensibilité à soi qui est loin d'exclure les autres, au contraire).

Il nous procure aussi d'intenses expériences « polysensorielles », c'est-à-dire répondant à de forts besoins de se sentir stimulé de façon gratifiante par tous les sens (on veut toucher, sentir, se blottir, etc.).

Le chat est sensuel. Il aime se frotter contre les « objets » qu'il affectionne.

Les chats ne sont pas tous gris!

On pourra toujours m'objecter qu'il y a beaucoup de propriétaires de chiens qui ont des relations avec leur animal qui s'apparentent davantage à celles que je décris pour les chats et vice versa. Ce qui est certainement vrai. Je décris ici un profil moyen, des caractéristiques prédominantes qui ressortent du profil de ces amis des animaux, sans les segmenter de façon plus spécifique (J'ai d'ailleurs un chien avec lequel j'ai des relations qui s'apparentent à plusieurs égards à celles que l'on a avec un chat, même s'il est gros comme un ours!).

Pour une plus grande inclusion de l'animal dans la vie sociale

La conclusion à laquelle me mène cette brève analyse m'apparait fort évidente : comme société, nous devrions faire une plus grande place à l'animal. À la fois comme projet de société comme pour nos vies personnelles (enfin pour ceux qui n'ont pas d'animal de compagnie), nous devrions favoriser une plus grande inclusion des animaux dans la société, dans nos communautés.

Ils contribuent à l'épanouissement personnel des gens, les connectent de façon plus intime à la vie comme à la nature en général. Ils favorisent le vivre ensemble, etc.

De nombreuses études ont démontré les bienfaits sur la santé mentale comme physique de la présence d'un animal. Ne recommande-t-on pas de plus en plus la zoothérapie pour soulager de multiples maux?

À Paris, on peut aller manger au restaurant avec son chien, tout comme de plus en plus d'entreprises les acceptent sur les lieux de travail.

Il est intéressant d'observer que c'est dans les plus petites municipalités et en milieu rural que l'on retrouve les proportions les plus élevées de foyers où vit un chien ou un chat.

L'urbanité tend à exclure l'animal. On doit le réintroduire!